jeudi 24 avril 2014

L'INDÉPENDANCE DU QUÉBEC EST UNE RÉVOLUTION




Décembre 1961, il y a (presque) 53 ans. Pierre Bourgault s’adresse aux tout premiers indépendantistes, réunis à la salle de la Fraternité des policiers de Montréal. Le Québec est alors plongé dans la Révolution tranquille, que Bourgault ne renie pas, loin de là. Mais c’est à une tout autre révolution, essentielle, fondamentale, faisant (douce) violence à l’aliénation collective canadienne-française, qu’il fait appel, et à laquelle il rattache le mouvement indépendantiste québécois naissant. Peut-être est-ce mon âge qui fait ma conviction; peut-être aussi ma formation et ma sensibilité d’historien, et peut-être est-ce encore l’origine sociale modeste qui est la mienne: reste que je crois toujours vrai le contenu de ce discours, toujours exacte l’analyse qu’il propose, toujours nécessaire en lui-même le projet que Bourgault soumet au peuple du Québec pour sa libération.

… « Mais malgré tout, et que cela plaise ou non, nous sommes la Révolution. Expliquons-nous bien vite avant que quelques-uns se mettent à crier qu’on veut les assassiner. (…) ll est indéniable que l’indépendance apportera un changement assez brusque dans la politique et le gouvernement du Canada, comme dans ceux du Québec. (…) Mais il y a le petit mot « violent ». 

La plupart d’entre nous, et c’est normal, réagira devant ce mot en jetant les hauts cris, en jurant qu’il y a assez de guerres dans le monde sans en faire une ici, en s’imaginant des tableaux pleins d’horreurs et de détresse, en exhortant les séparatistes à rester calmes, et en voyant déjà les armées s’affronter. Beaucoup d’entre vous savez comme moi qu’il n’est d’ailleurs pas nécessaire de prononcer ces mots pour que tout de suite on imagine le pire. Aux yeux de certains, nous sommes méchants, sanguinaires et barbares, et c’est l’arme au poing que nous voulons atteindre notre but. 

Rassurez-vous, nous n’avons pas de ces intentions. Notre action n’en est pas moins violente et le deviendra sans doute encore plus. Il existe à côté de la violence purement physique que nous réprouvons fortement, une violence faite à l’esprit, à l’intelligence des hommes. C’est cette violence que nous pratiquons pour arriver à changer la politique et le gouvernement de notre pays. C’est l’esprit que nous attaquons, et c’est avec les mots et la raison que nous nous battons. Et notre raisonnement est violent parce qu’il s’attaque à détruire des préjugés, des complexes de l’intelligence qui, trop souvent, chez beaucoup de personnes, leur cachent la réalité des circonstances et du contexte dans lesquels elles vivent. (…)

C’est dans ce sens que nous pouvons dire que nous sommes la Révolution.

Révolution pacifique, mais Révolution quand même. Révolution dans la raison et les sentiments, Révolution dans les habitudes, dans les structures, dans les cadres. Passage brusque et violent de la honte à la dignité. Passage brusque et violent de la médiocrité à la fierté. Passage brusque et violent de la servitude à la liberté. C’est ça la Révolution. »


Source: Paul Terrien, Les grands discours de l’histoire du Québec, pp. 310-312







dimanche 20 avril 2014

PIERRE LAPORTE: ENTRE LA FADEUR ET LE DRAME




Du livre que mon ami et collègue Jean-Charles Panneton a publié en 2012,  biographie politique de l’ancien ministre libéral Pierre Laporte, la première chose qui étonne, chez cet historien encore jeune, c’est pourquoi, mais pourquoi donc avoir choisi comme objet d’études Pierre Laporte ? Qui s’en rapporte encore maintenant à une quelconque doctrine de Pierre Laporte, à une vision qu’il aurait eue du Québec contemporain, et de son avenir ? À tout prendre, n’eût été sa mort tragique, Laporte ne serait vraisemblablement reconnu que pour sa carrière de journaliste de combat, et son opposition systématique au premier ministre Duplessis, au Duplessis catholique d’imitation, au Duplessis socialement rétrograde des années 1950.

Mais hélas pour Pierre Laporte, politicien de carrière et de talent, remarquable parlementaire, et qui adorait ce métier, c’est la Crise d’octobre 1970, et c’est son assassinat par le Front de libération du Québec qui l’auront rendu célèbre à jamais.

Et ce sont effectivement les pages du dernier chapitre du bouquin, très fouillé, de Panneton, portant sur la mort tragique de Laporte, qui sont les plus émouvantes. Le style de Panneton devient sobre, les phrases courtes, masquant à peine l’émotion de l’auteur. Le drame du meurtre politique,  presque sacrificiel, est avivé par quelques documents restés célèbres, les lettres du ministre envoyées à Robert Bourassa, qui aurait pu le sauver, et à sa femme, isolée dans un hôtel chic de Montréal, les témoignages post-mortem des proches de Laporte, qui n’ont peut-être jamais pardonné l’abandon auquel a été contraint leur père au nom de la raison d’État... Ce dernier chapitre de Jean-Charles Panneton règle leur compte, une fois pour toutes, on l’espère, aux théories conspirationnistes qui survivent encore et encore, au grand découragement d’anciens felquistes eux-mêmes, «qui étaient là», protestent-ils, et qui désespèrent qu’on invente n’importe quoi à leur propos, à leur exacte participation aux faits, à leur responsabilité première dans ces événements terribles. Panneton fait la part belle aux enquêtes publiques qui ont aussi vidé de tout contenu un tant soit peu crédible les théories présumant d’un complot d’État dans l’affaire d’Octobre 1970.

Quant au corps du livre, à la biographie de Pierre Laporte, que je connaissais peu, j’ai adoré le lire. Le problème n’est ni dans la documentation, abondante, rigoureusement traitée, ni dans la reconstitution d’une vie que Panneton a effectuée avec talent. Il est dans la médiocrité intellectuelle d’un personnage qui a grondé, tonné, s'est souvent passionné, puis qui s’est rangé, s’est contredit, et qui n’a eu de fait ni système ni conviction stable; c'était ou bien Laporte le «nationaliste», voire même le «néonationaliste», dit Panneton, qui a flirté avec le projet constitutionnel d’un statut d’État particulier pour le Québec, ou bien le Laporte qui a pourfendu les choix politiques souverainistes de son «ami» René Lévesque.

Passé en politique active, Laporte est devenu un partisan, souvent au gré du vent et des humeurs des électeurs, en tant que tel un homme rusé, et rien de bien plus que ça. Sans sa mort tragique, que Panneton raconte clairement, brièvement, sans voyeurisme ni sans fausse pudeur, Pierre Laporte serait oublié aujourd’hui, sauf de quelques spécialistes, comme sont oubliés Bona Arsenault ou Claude Wagner, vedettes politiques de l’époque, aux côtés de Pierre Laporte.

Jean-Charles Panneton a fait du beau et du bon travail, qui m’épate. Son livre devient un indispensable pour qui veut mieux connaître la grande noirceur duplessiste, et la Révolution tranquille qui a suivi. C’est Laporte lui-même, l’homme politique, qui est, à mon humble avis, pâle et décevant.





lundi 14 avril 2014

LARMES DE CROCODILE




Je ne sais trop si Miss Jillian fait de l’humour noir, et donne dans le sarcasme insolant, en écrivant ce court texte de blogue dans la Montreal Gazette.


Mais ce que je sais, c’est que, quoi qu’il en soit de sa sincérité, elle n’apprécierait sûrement pas la réponse que je lui ferais, s’agissant de sa tristesse et du sentiment romantique de culpabilité qu’elle dit ressentir, à la suite des élections générales du 7 avril dernier, qui ont vu la dévastation du Parti québécois et du gouvernement de Mme Marois.

- Why couldn’t we understand...

- Why did we have to impose...


Traduction libre: «Pourquoi, nous Anglos, ne comprenons-nous rien à rien; pourquoi voulons-nous imposer, nous, notre pays et nos valeurs», depuis 40 ans, à ces Québécois dont le séparatisme n’est peut-être ni fou ni déraisonnable... : au fond, je crois que Miss Jillian connait déjà ce qu’il en serait de ma réponse. Mieux, encore, je crois qu’elle connait parfaitement bien cette réponse.





mardi 8 avril 2014

RECUL






Les puissances d’argent du statu quo — le fric, les cabinets d’avocats et les cabinets comptables, les CA des banques et des grandes entreprises, qui se scandaliseraient si peu d’un petit compte bancaire à la dérobée, pour le nouveau premier ministre, quel qu’il soit, pourvu qu’il ne soit pas péquiste, ont eu ce soir le résultat qu’ils espéraient.


Et la plupart des tuteurs traditionnels de notre peuple — les entreprises de presse, et plus encore, ces nouveaux prêtres que sont les journalistes, qui discourent et moralisent, qui veillent à la rectitude de l’État, à la platitude de ses politiques, à la honte du soi collectif si savamment entretenue par une certaine gauche qui dicte la pensée convenable, tout en se drapant d’un supposé dieu de la révolution, soutenu avec les arguments mêmes du néolibéralisme, — ces curateurs de notre peuple ont eu ce soir le résultat qu’ils espéraient.


Bien sûr, les médiocres, à la pensée courte, qui se vautrent depuis toujours dans la vulgarité, l’insulte et le mépris, ceux-là réclameront la victoire libérale et la belle performance de la CAQ comme étant les leurs: ce sont eux, les premiers, qui ont hurlé de rire et de condescendance parce que la première ministre Marois, — Pauline, Popo, la reine Marois, — parlait mal l’anglais, alors que pour cette fange, la valeur première, bien sûr, est de parler la langue du dominant sans accent.

Tous ces notables de droite et de gauche, populistes, installés, dédaigneux de ce petit peuple facilement raciste si on le laisse s’égarer, tous ces gens qui «savent», ont obtenu la réaction qu’ils espéraient, le recul vers le PLQ, plutôt qu’un changement vers la modernité et vers l’audace, pour lequel Mme Marois et son équipe ont travaillé comme jamais, pour ce progressisme réaliste, et surtout, pour cette Charte de la laïcité, qui allait ouvrir un espace de liberté et d’égalité totalement inédit dans notre société.

Cette défaite n’a aucunement l’air d’une victoire, pas même morale; c’est une invitation à rester chez soi; c’est avoir peur des meilleurs d’entre nous, peur sciemment entretenue, qui a profondément colonisé notre culture collective depuis très, très longtemps; mais c’est aussi une incitation à jouir de la vie, à n’espérer la richesse que pour soi. Ce qui a gagné ce soir, c’est le Canada, et c’est la «suprématie de Dieu». Ce ne sont ni mon pays ni mes convictions. C’est l’impuissance, et c’est le ridicule qui humilie et qui tue. 




P.-S. (1) Je me suis inspiré, pour la colère et pour le rythme, des tout premiers mots de la déclaration de René Lévesque, en avril 1970, après la lourde défaite électorale de son parti. Ces mots avaient été repris dans le manifeste du Front de libération du Québec, en octobre 1970.

P.-S. (2) Pour mes lecteurs français, il faut savoir qu’aux élections générales du 7 avril 2014, le gouvernement souverainiste du Parti québécois, de centre-gauche, a subi une lourde défaite, y compris pour la première ministre elle-même, battue dans sa propre circonscription électorale. Cette défaite était prévisible, non pas tant de par les erreurs du gouvernement, que par la volonté délibérée (voulue, souhaitée, et qui sera célébrée) de défaire ce gouvernement aux urnes, et de se débarrasser des éléments de modernité et de solidarité de son programme. Autrement dit, le Québec vient d’être traversé par une vague de droite que la France, je crois, connait bien.


N.B:
Ce texte, vibrant, bouleversant, vaut la lecture:
http://exilinterieur.blogspot.ca/2014/04/merci-madame-marois.html 





dimanche 6 avril 2014

LA BELLE MARCHE PRINTANIÈRE DU CRIPHASE



À Montréal, le dimanche 6 avril 2014



Je me suis secoué un peu, ce midi, pour aller à une manifestation, celle organisée par le CRIPHASE (le Centre de ressources et d’intervention pour hommes abusés sexuellement dans leur enfance), qui se tenait pour l’essentiel dans les rues du Vieux-Montréal, du Palais de justice au Cégep du «Vieux». C’était, à ce que je sache, la troisième manifestation du genre, après celles de 2010 et 2011. J’avais participé aux précédentes: il était hors de question que je rate celle de cette année, même si le hasard l’a placée à la veille des élections générales, au Québec, et qu’il y aurait eu d’autres promenades possibles — plus partisanes.

Les hommes qui se rendent à la démonstration publique du CRIPHASE, qui portent des pancartes, des banderoles, et qui font publiquement la marche, telle qu’elle est prévue, font aussi la marche de l’Histoire, de ça j’en suis profondément convaincu. Ils vont à visage découvert, dignement, courageusement, souvent accompagnés de leurs épouses, parfois de leurs enfants, et bien sûr, de femmes solidaires, elles-mêmes victimes, dans la majorité des cas, de violences sexuelles. Il y avait, cette année, deux femmes autochtones. Je les voyais là pour la première fois.

Nous étions peu nombreux, comme d’habitude, à peine plus d’une centaine: les hommes qui parlent et qui révèlent ce qui leur est advenu, c’est encore l’exception. Mais la révolution de la parole spécifiquement masculine viendra; elle sera; et ça fera partie d’une lente, mais irréversible redéfinition des genres, des couples, des identités sexuelles, des «maladies» mentales et des actes criminels, quand cette problématique des abus sexuels au masculin, sans présumer du sexe du prédateur, sera prise plus au sérieux, autrement que dans le seul rapport de domination vraiment respecté, celui qu'on dit «phallocrate». Nous étions peu nombreux, mais des hommes et des femmes de tous âges, de bonne humeur, heureux d’avoir survécu, heureux du printemps.

J’ai rencontré là — détail extraordinaire, quand même ! — un ancien étudiant, très impliqué dans ce mouvement d’aide aux hommes en détresse: belle conversation, généreuse et soutenue.  Et j’ai jasé un petit moment avec Sébastien Richard, cet homme qui a mené, presque seul, m’a-t-il semblé, le combat contre l’Église catholique et la Congrégation des Pères et Frères de Ste-Croix. Je lui ai dit: « Certains se butent sur le déni familial, ou l’indifférence incompétente et un peu cruelle du milieu de travail; mais vous, en plus de tout ça, vous avez affronté les caméras, une puissante congrégation, et l’opinion publique. À mes yeux, vous avez fait montre d’un courage inimaginable, et parfaitement exemplaire. » Je crois que c’est son épouse qui se tenait à ses côtés: en tout cas cette femme me regardait-elle avec un sourire radieux, évidemment complice. Un beau moment.


P.-S. Merci, André, meilleur ami, de toujours m’accompagner dans ces trucs un peu difficiles, toujours fortement émotifs. 







mercredi 2 avril 2014

L'INTOUCHABLE VERTU DE LA PRESSE



Source: http://fansdedisney.centerblog.net/rub-Pinocchio.html?ii=1

J’ai encore une fois eu honte, mais, vraiment, honte, de la manière dont la télévision de Radio-Canada traite de ce qu’elle met en ondes durant cette campagne électorale québécoise de 2014. C’était il y a peu, ce soir, au Téléjournal de Mme Céline Galipeau, celui de 22 heures.

À quelques jours du scrutin, l’entrevue avec la première ministre Marois était corsée, mais c’est de bonne guerre, si Mme Galipeau, la journaliste, a recours à la même agressivité avec les autres chefs de parti. Et de toute façon, Mme Marois est une admirable battante, qui répond avec aplomb.

Non, c’est le traitement de la toute première nouvelle qui m’a scandalisé. Mme Galipeau a commencé par qualifier de «révélations», ré-vé-la-tions, ce que contenait cette lettre anonyme assermentée dont la Société Radio-Canada avait fait grand bruit la veille. (Demandez à un croyant le sens précis du mot «révélation»: pas de doute, c’est ce que «vérité révélée» par Radio-Canada veut dire.)

Dès que la nouvelle de ce soir s’est un peu étoffée, voilà que Mme Galipeau a opéré un retrait stratégique (il y a des poursuites possibles, voyez-vous, à l’encontre de la révélation sensationnelle de la veille), et qu’elle est passée au conditionnel: «aurait», a-t-elle prononcé, les lèvres pincées, deux fois plutôt qu’une, «au-rait». Comme dans: le financement du Parti québécois aurait, peut-être, pu être ce que nous en avons dit, mais bon, c’est conditionnel à ce que soit vrai ce que nous avons dit...

Par la suite, on entend Mme Marois, en conférence de presse, poser des fameuses de bonnes questions: n’y aurait-il pas vengeance contre elle et son parti, pour avoir réclamé cette commission d’enquête sur le crime dans l’industrie de la construction, qui secoue tant et tant le petit monde interlope des complets vestons, y compris dans les cabinets de génie-conseil ? C’est une question pertinente, d’autant plus que Mme Marois dit ignorer complètement qui est derrière l’accusation qui l’atteint, elle, par le biais de son époux. Mais ça n’intéresse pas du tout Mme Galipeau. Détail secondaire. Billevesées insignifiantes. La SRC n’aurait quand même pas pu être manipulée par des vengeurs masqués, non ?  Alain Gravel, manœuvré par un anonyme, lui si bouffi de sa propre suffisance ? Allons donc, c’est d’un ridicule. Embarrassant. 

Révélation, au conditionnel, devient donc «information», et encore, nouveau glissement: M. Sébastien Bovet, autre journaliste chevronné qui se joint à Mme Galipeau pour parler de ces choses de la vie, spécifie que si tous les partis dénoncent le «crime» du PQ (et même Mme Françoise David, qui a la vertu de Robespierre, et qui fait de grands signes que, oui, elle dénonce), il n’en reste pas moins qu’ils restent prudents sur ces «allégations». A-l-l-é-g-a-t-i-o-n-s, prononce Bovet, prudemment, sciemment. Enfin.

Mme Galipeau s’accroche, c’est le moment, un regard attristé au visage: n’est-ce pas une campagne exceptionnellement sale, demande-t-elle ? Oui, répond Bovet, mais glisse-t-il, comme si un bout de vérité avait enfin le droit d’exister, «la télévision, avec ses clips de 15 secondes, adore ces attaques» vicieuses, et en remet. Nous voilà finalement au fait. La récupération a été magistrale - ou presque. Radio-Canada a dit, et s’est dédite. L’important, c’est que le message reste. Un juge, lui, saura bien comprendre les vraies affaires.

N’empêche, honte à Mme Céline Galipeau. Honte à l’équipe du TJ de Radio-Canada. 


(Et c’est vraiment la dernière fois que j’écris quelque chose sur toutes ces saloperies journalistiques, d’ici les élections. On en a marre d’être odieusement manipulés par des gens qui savent parce qu’ils lisent n'importe quoi, et parce qu’ils appartiennent au monde des importants, ceux qui se donnent des missions.)