mercredi 7 novembre 2012

OBAMA, OU L'ESPOIR PAS MORT




Je rentrais ce soir, à pied, d’un copain, où j'avais regardé l'élection américaine à la télé, sur CNN ; remontant la rue Amherst, j'ai vu ceci, tout juste installé par les cols bleus de la ville: normalement, je déteste ça, ces fausses dorures, ces rues qui scintillent comme des églises (ou des casinos) dédiées aux gens très pauvres, comme des musées consacrés à la culture des objets pop. Mais là, même si ces décorations ne sont que du toc, je trouvais ça beau. C'était romantique à souhait que de voir cette lumière percer et colorer le vif de la nuit. Immédiatement après, rentrant chez moi, j'ai écouté le discours du président Obama, tout juste réélu: magnifique, superbe, reprenant parfois, presque mot pour mot, les paroles les plus audacieuses de son allocution de novembre 2008, parlant de tous et de toutes, de la somme des différences qui font la nation américaine. Il a parlé d’égalité des chances, de compassion, de tolérance, des minorités diverses, des gays. Il a oublié (volontairement ?) les athées, je crois : il les avait mentionnés eux aussi, il y a 4 ans. Il m’a vraiment emballé. J’y ai cru. Il m'arrive encore, comme à tout le monde, je suppose, d'espérer un monde meilleur, sans hommes de paille, et sans pacotille.






samedi 3 novembre 2012

LA GUERRE, LA PAIX ET L'ÉLÉGANCE DE COEUR


Photo: Jacques Boissinot, Presse canadienne



Je viens tout juste d'écouter les nouvelles du jour, à 23 heures, au Réseau de l'information en continu... De vieux soldats canadiens s'offusquent — spontanément ? On peut au moins en douter. « Elle a insulté les vétérans ! » Elle, c'est Mme Pauline Marois, première ministre du Québec, indépendantiste; elle a osé porter le coquelicot, l'emblème du Souvenir, rattaché à sa veste par une épingle en forme de fleur de lys.  Une fleur de lys ! L'emblème du Québec ! Et tout de même une image très apparentée à la France éternelle, avec laquelle nous nous sommes battus, non, en 14, en 40 ?... Elle, elle donne pourtant une explication toute simple à son geste; et pour apaiser l'absurde tempête dans un verre d'eau, si proche de s'exciter, dans cette maison de fous*, toujours, quand la chicane vire au sordide, et si dangereusement susceptible d'alimenter tous les fanatismes, elle s'est empressée de faire savoir qu'elle porterait le coquelicot comme le veut la coutume et le règlement de l'insigne. Honte à tous ceux et celles qui ont fait un plat de l'affaire, caricaturant Mme Marois aux extrêmes.  Honte en particulier à Gérard Deltell, le pire de tous, l'imbécile de première, qui en a remis une couche épaisse, faisant de Mme Marois une provocatrice volontariste, particulièrement perverse. Et pourtant, Mme Marois a essayé de calmer le jeu, parce que faire autrement n'en valait pas la peine, sauf d'être porteur de hauts risques ultras. Pourrait-on, si possible, se souvenir qu'il y a à peine deux mois, cette femme a été victime d'une tentative d'assassinat fomenté par la haine ?

* L'expression est de M. René Lévesque, telle quelle, dans Option Québec.